TERRORISME ET PRISON
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14 JUIN 2018 20MINUTES /
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Une surveillante est prise en otage par un détenu à la prison de VILLENAUXE-LA-GRANDE, dans l’AUBE depuis 8h30 ce jeudi, a annoncé la DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE dans un communiqué.
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Le preneur d’otage est un délinquant condamné en correctionnelle. Il n’est pas incarcéré pour des faits de terrorisme, assure le ministère, qui confirme que le détenu n’est pas radicalisé.
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CELLULE DE CRISE ACTIVÉE
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«Une cellule de crise est activée à la DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE, ainsi qu’à l’établissement, où elle est présidée par la sous-préfète de NOGENT-SUR-SEINE», indique le communiqué.
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Les ÉQUIPES RÉGIONALES D’INTERVENTION ET DE SÉCURITÉ (ERIS) de PARIS et STRASBOURG sont arrivées sur place.
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1 JUIN 2018 20 MINUTES /
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* Trois voitures et un scooter d’agents pénitenciers ont été incendiés.
* On aperçoit sur les images de vidéosurveillance une dizaine de personnes cagoulées.
* L’enquête a été confiée au COMMISSARIAT DE L’HAŸ-LES-ROSES (VAL-DE-MARNE).
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L’incident est pris particulièrement au sérieux par l’administration pénitentiaire. Dans la nuit de mercredi à jeudi, une dizaine d’hommes cagoulés ont incendié trois voitures et un scooter appartenant à des surveillants pénitenciers, dans l’enceinte de la PRISON DE FRESNES, dans le VAL-DE-MARNE. Selon les premiers éléments de l’enquête, les véhicules étaient stationnés au pied des logements dédiés au personnel et à leur famille. «C’est la première fois qu’un tel acte de malveillance se produit sur le domaine de l’établissement», confie à 20 MINUTES une source au sein de l’administration pénitentiaire.
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Les images de vidéosurveillance, transmises au COMMISSARIAT DE L’HAŸ-LES-ROSES, en charge de l’enquête, montrent un petit groupe organisé, visiblement déterminé à détruire ces véhicules. Au-delà du préjudice matériel, ce sont les intentions de ce commando qui interroge. Ont-ils un lien avec un détenu en particulier ? Ont-ils spécifiquement visé certains membres du personnel pénitencier ? S’agit-il d’une simple provocation ? Pour l’heure, aucune piste n’est privilégiée, les quatre propriétaires des véhicules travaillent dans différents secteurs de la prison. Mais selon nos informations certains membres du personnel s’interrogent sur un possible lien avec une tentative d’évasion déjouée la semaine dernière par le renseignement pénitentiaire.
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«ON A PEUR POUR NOS FAMILLES»
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Dans ce contexte de grande tension, les surveillants craignent l’escalade. «Le sentiment d’insécurité est grandissant, aujourd’hui on a également peur pour nos familles», s’émeut FRÉDÉRIC GODET, DÉLÉGUÉ À FRESNES DU SYNDICAT UFAP-UNSA PÉNITENTIAIRE. Et de rappeler qu’en 2015, un surveillant avait été menacé avec une arme devant chez lui. Un travail de sécurisation du domaine en cours, des panneaux de trois mètres sont en train d’être installés tout autour du parc pénitencier mais pour l’heure certaines zones ne sont protégées que par un petit muret. «Il faut que la sécurisation du site aille plus vite, les gens ne peuvent pas rester dans ces conditions», poursuit le délégué syndical.
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Les bandes de vidéosurveillance ont été transmises aux enquêteurs. Démarre désormais un long travail de recoupements pour tenter d’identifier les individus cagoulés. Comme c’est le cas dans ce genre d’affaires, les enquêteurs travailleront sur les différentes images à disposition pour tenter de mettre en lumière des signes distinctifs des personnes impliquées. En attendant, l’administration pénitentiaire réfléchit à un dédommagement financier des propriétaires des véhicules incendiés.
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21 JANVIER 2018 L'EXPRESS /
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LE SYNDICAT FO PÉNITENTIAIRE CONTREDIT LA VERSION OFFICIELLE : L’ATTAQUE AU COUTEAU COMMISE VENDREDI PAR UN DÉTENU CONTRE DEUX SURVEILLANTS REVÊT UN CARACTÈRE TERRORISTE. L’AGRESSEUR AURAIT CRIÉ «ALLAH AKBAR».
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En une semaine, les agressions de détenus contre des surveillants se sont multipliées dans les prisons de FRANCE. Sans pour autant que les motivations et les profils des auteurs se ressemblent. A VENDIN-LE-VIEIL (PAS-DE-CALAIS), la justice a estimé qu’il s’agissait d’un acte terroriste, commis par un détenu armé et déjà condamné pour terrorisme. A MONT-DE-MARSAN (LANDES) et TARASCON (BOUCHES-DU-RHÔNE), à l’inverse, les agressions ont été qualifiées d’infractions de droit commun : les auteurs étaient «seulement» suivis pour radicalisation, ils ont agi à mains nus et ils cherchaient à obtenir un transfert vers un autre centre de détention.
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L’attaque vendredi à la prison de BORGO (HAUTE-CORSE) fait beaucoup plus débat. Âgé de 28 ans, MORAD A. a agressé au couteau deux gardiens, blessant grièvement l’un à la gorge et l’autre plus légèrement. Cet homme signalé pour radicalisation s’est ensuite retranché dans une cellule et a été interpellé en compagnie de trois autres détenus, possiblement des complices. Tous les quatre sont toujours en garde à vue ce samedi.
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«ON ESSAYE DE CACHER LES CHOSES POUR NE PAS AFFOLER LES GENS»
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L’enquête est pour l’heure menée sous le régime du droit commun par le parquet de BASTIA. Ce qui irrite le syndicat FO pénitentiaire qui y voit, au contraire, «un attentat de détenu radicalisé», et non une simple «agression». «Je crois qu’on essaye de cacher les choses pour ne pas affoler les gens mais il faut informer les gens», s’est indigné ce samedi RAPHAËL BARALLINI, son délégué régional à Borgo, au micro de FRANCE INFO. Le syndicaliste s’appuie sur plusieurs éléments : l’agresseur aurait crié «Allah Akbar» au moment de se jeter sur les surveillants, aurait noué autour de ses épaules «un drapeau» et aurait reçu des «embrassades sur le front» de ses complices une fois le forfait accompli. En clair, le syndicat voit une préméditation certaine et un contexte religieux dans cette. attaque.
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19 JANVIER 2018 PARIS MATCH /
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APRÈS L’AGRESSION DE TROIS D’ENTRE EUX PAR UN DÉTENU DE VENDIN-LE-VIEIL, LES SURVEILLANTS DE PRISON SE RÉVOLTENT.
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«Avant, chaque matin, j’avais peur de trouver un gars pendu dans sa cellule. Vous savez ce que je redoute aujourd’hui ? Qu’on m’égorge, qu’on me décapite, qu’on me plante une lame dans le dos. Au nom de l’ISLAM et de DAECH. Tous les jours, en allant travailler, j’ai cette peur qui me bouffe le ventre» BERNARD n’est pas le seul, jure-t-il, à craindre pour sa vie. «A l’intérieur [le mot pudique pour dire prison], l’état de guerre… c’est puissance dix» Alors ils sont de plus en plus nombreux à démissionner, parfois après dix ou douze ans d’ancienneté. Malgré les affiches qui fleurissent dans les couloirs du métro – «Fier de servir la justice» au-dessus du portrait d’un surveillant au regard aussi bleu que son uniforme –, l’administration peine à recruter, et près de 40 % des admis renonceraient au terme de la première année.
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En prison, «imposer sa loi» se dit «tenir la taule». C’est le secret de la tranquillité, mais ça demande de la puissance. Les Corses ont longtemps dominé la cour, comme on le voit dans «Un prophète» d’AUDIARD, mais les fondamentalistes les ont détrônés. «Les uns et les autres appliquent la même technique de «pêche», raconte un officier du renseignement. « Les radicaux dealent le shit quatre fois plus cher «à l’intérieur» que dehors. Leur profit ? Jusqu’à 10 000 euros par mois. Ce qui leur permet d’accumuler les appareils électroniques, la nourriture, les produits d’hygiène. Ils offrent leur butin aux plus vulnérables, aux détenus fragiles, isolés, qui leur deviennent redevables, et le piège se referme»
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KADER, un minot marseillais, petit et maigre, n’est libre que depuis quelques semaines. Il était tombé pour vols et deal de shit. Quand il me parle, sa jambe s’agite de soubresauts nerveux. «En prison, il faut survivre. Ça veut dire dormir sereinement, manger à sa faim. Pour ça, tu dois te rapprocher d’un camp. Sinon, au mieux, tu souffres. Au pire, tu crèves. Quand j’ai été incarcéré aux BAUMETTES [il baisse soudain la voix comme s’il avait peur qu’on l’entende], les barbus m’ont offert protection et téléphone portable… contre les cinq prières par jour. Je n’étais pas pratiquant, mais j’ai obéi. J’ai lu leur CORAN, porté la djellaba, arrêté la musique dans la cellule, pris ma douche en caleçon. J’avais une vie pieuse, parce que c’était le seul moyen d’avoir la paix. On fait tous pareil, même les catholiques ! Un jour, ils m’ont demandé si j’étais prêt à faire le DJIHAD. Ils disaient qu’ils pouvaient m’aider à organiser une action violente à l’extérieur. Ou à l’intérieur…»
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31 OCTOBRE 2017 LE PARISIEN /
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Dans la nuit de lundi à mardi, un drone a survolé pendant 45 minutes trois quartiers de la prison de FRESNES (VAL-DE-MARNE) dont ceux des détenus islamistes.
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Le drone est resté en vol stationnaire au-dessus des quartiers «évaluation de la radicalisation», «terrorisme islamiste», et «isolements». Mais il a aussi fait des allers-retours. Un drone a été repéré dans la nuit de lundi à mardi à la PRISON DE FRESNES. L’appareil n’a pu être intercepté et personne n’a été interpellé.
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Il est 1 h 25 quand un surveillant détecte depuis son mirador un drone volant à près de 100 m d’altitude. Il parvient à le distinguer car des lumières blanches sont visibles à chacune des extrémités de l’appareil. La police est aussitôt appelée. La brigade anti-criminalité de L’HAŸ-LES-ROSES se rend aussitôt sur place. Les policiers repèrent à leur tour l’engin. Mais à 2 h 10, le drone disparaît.
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10 OCTOBRE 2017 BFMTV /
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Deux hommes de 22 et 28 ans, détenus à la PRISON DE FRESNES, pour des délits de droit commun, ont été mis en examen en fin de semaine dernière pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
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Les contours de leur projet restent encore flous mais DEUX DÉTENUS DE LA PRISON DE FRESNES, CONSIDÉRÉS COMME RADICALISÉS, ÉTAIENT BIEN DÉTERMINÉS À PASSER À L'ACTE À LEUR SORTIE. Une sortie de prison qui devait intervenir dans les tous prochains jours, dès mardi pour l'un d'eux. Connus pour être proches de la mouvance islamiste, les deux hommes ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Ils ont été placés en détention provisoire, repoussant ainsi leur sortie de prison.
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QUI SONT LES DEUX SUSPECTS
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Les deux hommes soupçonnés d'avoir fomenter un attentat sont un Français de 22 ans et un Camerounais de 28 ans. Ils étaient incarcérés à la PRISON DE FRESNES, en RÉGION PARISIENNE, pour des délits de droit commun. L'un avait été condamné pour une tentative de meurtre, le second pour braquage. Lors de sa garde à vue, le ressortissant camerounais, qui a par ailleurs salué «ses frères tueurs du BATACLAN», a reconnu projeter un attentat.
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Les deux suspects s'étaient radicalisés en prison. Le détenu camerounais était considéré comme l'un des leaders de la mouvance islamiste à FRESNES et avait été placé à l'isolement il y a quelques temps dans L'UNITÉ DÉDIÉE DITE DE DÉRADICALISATION qui était expérimentée à FRESNES. Après six mois d'expérimentation, ce dispositif va être abandonné par le gouvernement.
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QUELLES ÉTAIENT LES CIBLES DE CET ATTENTAT DÉJOUÉ
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Si les deux suspects comptaient passer à l'acte rapidement après leur sortie de prison, leur projet n'était pas réellement abouti. Différentes cibles, à l'extérieur de l'établissement, étaient envisagées. Il semblerait que les deux hommes voulaient s'attaquer aux forces de l'ordre. Parmi les hypothèses évoquées par les suspects : des surveillants pénitentiaires, des policiers, une prise d'otage ou encore un mitraillage.
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Ce projet d'attentat se voulait de grande ampleur. Les deux hommes avaient pour ambition de recruter d'autres membres dans d'autres établissements pénitentiaires.
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«Ces deux islamistes radicaux voulaient monter un groupe de combattants avec la volonté de monter en puissance par le biais de diverses actions, à l'extérieur de la prison, ciblant entre autres des policiers et des surveillants de prison», a indiqué une source proche de l'enquête.
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COMMENT ONT-ILS ÉTÉ REPÉRÉS ?
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Les deux hommes faisaient l'objet d'une surveillance discrète de la DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE (DGSI) après la découverte dans une cellule de documents appelant au JIHAD. Des écoutes ont alors été mises en place sur le téléphone que possédait le détenu. Les investigations ont permis d'établir que le détenu était en contact avec un personne située en zone irako-syrienne.
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«Nous faisons un effort tout à fait considérable sur le renseignement pénitentiaire avec là encore création d'emplois, sur le travail avec les surveillants parce que se sont eux les premiers agents de la lutte contre la radicalisation», détaille NICOLE BELLOUBET, LA MINISTRE DE LA JUSTICE, sur EUROPE 1.
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LA PRISON, UN FOYER DE RADICALISATION
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Les syndicats de surveillants pénitentiaires réclament aujourd'hui des établissements spécialisés accueillant uniquement des détenus radicalisés. Car depuis quelques années, et notamment les attentats de CHARLIE HEBDO en janvier 2015, le nombre de dossiers de personne radicalisée en prison a été multiplié par 7. Actuellement, on compte 1.200 détenus radicalisés sur les 69.126 que comptent les prisons françaises.
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Désormais les unités dédiées, sensées éviter le prosélytisme religieux, ont été remplacées par des QUARTIERS D'ÉVALUATIONS DE LA RADICALISATION (QER). Pendant plusieurs mois, la dangerosité des détenus est évaluée par les services pénitentiaires, par des psychologues. Actuellement, trois prisons sont dotées d'un QER : FLEURY-MÉROGIS, OSNY et FRESNES.
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17 OCTOBRE 2017 BREIZ /
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Le 11 octobre, en présence des ERIS qui sont l’équivalent du GIGN dans la pénitentiaire, 8 cellules de la maison d’arrêt de NANTES ont été inspectées. Pour 16 détenus, 15 portables ont été retrouvés ainsi que de la résine de cannabis, des clés USB, une centaine d’euros etc…Que des produits évidemment interdits en détention.
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Ces découvertes ont suscité l’indignation de FO-PÉNITENTIAIRE qui s’est élevé une fois de plus contre le manque de moyens dans les prisons d’«éradiquer la prolifération des téléphones portables» et l’isolation des surveillants face à l’insécurité grandissante : «alors que nos politiques jouent les vierges effarouchées quand ils apprennent que l’on peut préparer des attentats depuis sa cellule (sans parler des commerciaux qui continuent de faire prospérer leur commerce ou de menacer leurs victimes), ils feraient mieux de se poser les bonnes questions et d’avoir un peu de courage».
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En 2014 déjà, NOTRE ENQUÊTE SUR LES PRISONS BRETONNES démontrait une aggravation de la situation interne après la suppression des fouilles intégrales systématiques au retour des parloirs en 2009 ; tout et n’importe quoi entre dans les prisons, où les DÉCOUVERTES STUPÉFIANTES se multiplient tant aux PARLOIRS que dans les CELLULES. Les saisies de portables ont explosé, passant de 27.520 en 2014 sur l’ensemble de la FRANCE à 33.521 en 2016.
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Sans oublier ceux qui ont des ordinateurs – autorisés et donc privés d’INTERNET – mais qui branchent dessus des clés 3G ou 4G entrées clandestinement. En 2015, un détenu corse d’une prison francilienne ESTIMAIT QUE 70 À 80% DE SES CODÉTENUS AVAIENT DES PORTABLES, ET UN QUART D’ENTRE EUX INTERNET.
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NOUS AVONS INTERVIEWÉ WILLIAM COZIC, DÉLÉGUÉ FO-PÉNITENTIAIRE POUR LES PRISONS DE NANTES.
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BREIZH INFO : Bonjour WILLIAM COZIc, les services de la Pénitentiaire ont encore fait des découvertes stupéfiantes. Et éloquentes. Quelle est votre réaction ?
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WILLIAM COZIC : Ça devient normal. Mais c’est surtout lamentable.
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BREIZH INFO : 16 détenus, 15 téléphones, qu’est-ce que ça vous inspire ?
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WILLIAM COZIC : En gros presque tous les détenus ont un téléphone maintenant. On ne peut plus s’étonner qu’ils puissent préparer des attentats, ou que les mesures de contrôle judiciaire et de séparation des prévenus – pour éviter qu’ils ne s’arrangent sur leur défense – ne soient plus opérantes.
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BREIZH INFO : Dans le monde politique, des voix s’élèvent pour autoriser les téléphones portable aux détenus, au motif qu’on ne peut leur interdire décemment de n’avoir aucun contact au quotidien avec leur famille ou leurs proches notamment.
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WILLIAM COZIC : Ce sont des foutaises, il y en a très peu qui appellent papa ou maman ou leur petite copine. Ce sont des arguments à faire gober à l’opinion, mais ça ne correspond pas à la réalité. Les téléphones leur servent essentiellement pour leurs trafics, ou pour faire pression sur leurs victimes. Ou pour faire des vidéos, aller sur les réseaux sociaux etc. Si on autorise les téléphones, ils seront en mode bridé, sans INTERNET notamment. Ils continueront à en faire rentrer pour avoir toutes les fonctionnalités et pouvoir continuer leurs trafics.
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BREIZH INFO : Certains établissements ont été équipés de brouilleurs. Est-ce que ça fonctionne ?
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WILLIAM COZIC : Dans certaines zones il y en a, mais les prisons sont souvent situées près des villes, où il y a donc le meilleur réseau et l’accès à la technologie. Nous, on a des brouilleurs 2G ou 3G et eux sont déjà à la 4G, donc ils sont partiellement inopérants.
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BREIZH INFO : Les découvertes croissantes de stupéfiants peuvent étonner. Dans l’imaginaire collectif, la prison est un lieu d’encadrement strict où la loi s’applique dans toute sa rigueur. Comme nous l’écrivions en 2014, la réalité est que la prison ne fait peur qu’aux honnêtes gens…
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WILLIAM COZIC : A chaque fois qu’il y a des chiens aux parloirs on fait des découvertes exceptionnelles en effet. Et on a aussi, particulièrement depuis six mois, un gros problème de projections.
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BREIZH INFO : DES GENS AVAIENT ÉTÉ POURTANT ARRÊTÉS LE LUNDI DE LA PENTECÔTE pour avoir jeté des choses par-dessus les murs de la prison, notamment 91 grammes de drogue, 11 téléphones et un couteau qui avaient été récupérés dans le chemin de ronde ?
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WILLIAM COZIC : Ça continue. Cinq fois par semaine, au moins, on a des projections qui arrivent jusque dans les cours de promenade. Puis c’est remonté dans les cellules par les yoyos [fils avec lesquels les détenus passent denrées et marchandises diverses de cellule en cellule – refuser de le transmettre CATALOGUE D’EMBLÉE LE PRISONNIER PARMI LES «VICTIMES» À LYNCHER] et quand on fouille les détenus de retour de promenade, ça ne sert plus à rien, tout a disparu et a été planqué.
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BREIZH INFO : Et si vous les fouillez sur place, dans la cour ?
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WILLIAM COZIC : C’est un coup à avoir une émeute à coup sûr, donc on évite.
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BREIZH INFO : Vous avez aussi trouvé de l’argent. A quoi peut-il servir ?
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WILLIAM COZIC : A alimenter les trafics, acheter de la drogue, des téléphones. C’est plus cher que dehors, mais j’ignore les tarifs [un ex-détenu répond sur un forum de jeunes en 2016 : «téléphone facile a avoir 40€ le normal et a partir de 100€ le tel avec INTERNET mais ya souvent des fouilles donc tu prends des risques». Selon un trafiquant de la PRISON DE GASQUINOY, UN JOINT VAUT 6 €, UNE BOUTEILLE DE VIN 40 À 50€, UNE BOUTEILLE D’ALCOOL FORT VERS 150€]
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BREIZH INFO : Est-ce qu’il y a eu des agressions de surveillants récemment ?
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WILLIAM COZIC : Non, la situation générale est globalement calme, il n’y a pas eu d’agressions récemment. A l’EPM il y a 40 détenus, dont plusieurs dans des affaires criminelles mais c’est calme aussi.
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BREIZH INFO : Vous manque-t-il des postes en ce moment ?
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WILLIAM COZIC : Au niveau des surveillants, on est presque à l’effectif théorique, c’est bien. Même s’il faut en retrancher 20 ou 30 surveillants pour arriver à l’effectif disponible en pratique. En revanche pour l’encadrement il y a eu six départs en retraite qui n’ont pas été remplacés, ça fait autant de postes qui manquent.
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BREIZH INFO : Quelle est la réaction de votre direction ou des politiques à vos découvertes ?
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WILLIAM COZIC : Notre direction s’en fout et les politiques s’en tamponnent la nouille. Et nous, on est seuls sur le terrain.
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10 OCTOBRE 2017 SUD RADIO /
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Quelques jours après qu'un attentat, fomenté depuis la PRISON DE FRESNES, a été déjoué, les surveillants pénitentiaires alertent sur le phénomène de radicalisation, omniprésent dans le système carcéral.
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Dans les récents attentats perpétrés sur le territoire français, la case prison fait souvent partie du parcours des assassins. L'exemple de l'attentat déjoué, qui avait été préparé depuis l'intérieur des murs de la PRISON DE FRESNES, pose une nouvelle fois la question de la radicalisation dans le système carcéral. Les surveillants pénitentiaires affirment que, désormais, dans les prisons, ce sont les prêcheurs islamistes qui tirent les ficelles et qui attirent les détenus dans leurs filets fanatiques.
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Selon eux, la conversion à l'ISLAM est quasiment imposée aux nouveaux détenus, qui acceptent bien souvent, «soit pour se protéger, soit parce qu'on va leur donner de la nourriture», explique ainsi EMMANUEL BAUDIN. «J'ai le souvenir de détenus qui, pour être tranquilles, jouaient le rôle, se laissaient pousser la barbe, faisaient le RAMADAN».
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Les politiques ont pensé qu'en donnant toujours davantage, on achèterait la paix sociale
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Surveillant pénitentiaire depuis 15 ans, il avoue n'avoir, aujourd'hui, plus aucune autorité sur les détenus : «Les obliger à se lever le matin, par exemple, à aller à l'école, à apprendre à lire et à écrire, à faire un travail. Aujourd'hui, un détenu, s'il ne veut pas se lever le matin, il ne se lève pas»
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Sans outil législatif supplémentaire, il ne peut pas les contraindre. Selon lui, tous les gouvernements qui se sont succédé ont détruit, petit à petit, le pouvoir des surveillants : «Les politiques ont pensé qu'en donnant toujours davantage, on achèterait la paix sociale. Simplement, aujourd'hui, on est face au mur et on voit bien que cette insécurité qui règne au sein de nos détentions sont un terreau propice pour la radicalisation d'un certain nombre qui, pour se protéger, vont se rapprocher de ces groupes qui prêchent un islam radical»
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Afin de restreindre cette contagion djihadiste, certains syndicats souhaitent que les détenus radicalisés soient placés à l'isolement. Pour YOHAN KARRAR, SURVEILLANT À FRESNES, un délinquant qui rentre pour simple vol a tous les risques de ressortir terroriste : «Il faut arrêter de se voiler la face, les prisons sont devenues des fabriques à djihadistes. On est arrivé à un point où la prison n'est pas du tout punitive. La prison n'est là que pour restreindre la liberté des gens, mais à côté de ça, cette personne a tous les droits d'un citoyen lambda : le droit de regarder la télé, le droit d'écrire, le droit de téléphoner...»
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ON SAISIT RÉGULIÈREMENT, DANS LES DÉTENTIONS, DES CLÉS USB AVEC DES SCÈNES DE DÉCAPITATION
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Les portables, bien qu'interdits, sont dans toutes les cellules et servent à répandre le cancer du DJIHAD. «Les détenus ont tous des téléphones 4G et suivent, sur YOUTUBE, les événements, les décapitations. On saisit régulièrement, dans les détentions, des clés USB avec des scènes de décapitation», reconnaît YOHAN KARAR.
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Pour EMMANUEL BAUDIN, le métier de surveillant pénitentiaire est «de plus en plus difficile, parce qu'il y a 15 ans, on les voyait se transformer physiquement. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas. Ils se fondent dans la masse, donc c'est davantage de travail de renseignement à faire»
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Ce renseignement pénitentiaire, créé en avril 2017, est encore en construction, mais c'est cette cellule spéciale qui a permis d'empêcher le projet d'attentat des deux prisonniers de FRESNES. En revanche, d'après EMMANUEL BAUDIN, SURVEILLANT PÉNITENTIAIRE ET SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SNP-FO, la lutte contre la radicalisation est inutile pour certains détenus : «Je prends l'exemple de celui qui a fait sauter le métro SAINT-MICHEL en 1995. Ce garçon est toujours en prison, il ne sortira jamais. Il prêche un ISLAM radical, il essaie d'endoctriner plein de monde. On le change de prison régulièrement, mais il est en détention normale. Peut-être qu'il faut se dire, à un moment, que ce genre de personnages sont perdus et les isoler, les mettre sur un établissement spécifique, où ils ne seront qu'avec ce même type de détenus évitera un phénomène de contamination. Oui, il y a des gens qui sont malheureusement perdus pour la société. Je pense qu'il faut, à un moment, l'admettre»
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À PROPOS DES VICTIMES DES ATTENTATS DE PARIS : MINUTES DE SILENCE DEMANDÉES DANS LES PRISONS
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17 NOVEMBRE 2015 L'EXPRESS
. ...Contactée par L'EXPRESS, la direction de la prison a indiqué ne «pas être disponible pour le moment» et n'a donc ni infirmé ni confirmé l'information. . Mais si L'EXPRESS n'est pas en mesure d'authentifier la vidéo, YOAN KARAR, surveillant pénitentiaire et délégué syndical FO à la PRISON DE FRESNES nous confirme que la minute de silence «a bien été huée». Il nous précise également que la vidéo a bien été prise «de l'intérieur de la maison d'arrêt».
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... Toutefois, le délégué syndical s'inquiète de la radicalisation des détenus à la PRISON DE FRESNES. Selon lui, elle «augmente avec le temps». «Il y a toujours eu des mouvances dans les prisons. Mais là, c'est plus compliqué à gérer», explique YOAN KARAR, citant par exemple «de plus en plus» d'appels à la prière.
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17 NOVEMBRE 2015 LA VOIX DU NORD
. Une minute de silence a eu lieu ce lundi à 12 heures dans les prisons de la région. ALAIN JÉGO, directeur interrégional des services pénitentiaires, précise : «Ces minutes de silence étaient destinées au personnel, pas aux détenus» . Vendredi soir, dans les coursives des bâtiments hommes de la maison d’arrêt de SEQUEDIN, des cris de joie et des applaudissements ont retenti. «On croyait que la FRANCE avait marqué un but contre l’ALLEMAGNE, témoigne un surveillant de service ce soir-là, mais non. C’étaient des réactions à l’annonce des ATTENTATS DE PARIS...» . À VENDIN-LE-VIEIL, c’était pareil. «Malheureusement on a quand même pas mal de détenus radicalisés sur la centrale, témoigne GRÉGORY STRZEMPEK, délégué du syndicat pénitentiaire UFAP local. On en a deux ou trois qui ont eu, suite à tout ça, des propos pro-DAECH. Il y en a même un qui voulait couper ma tête ! Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse contre des gens dont le but est de mourir pour DAECH ?»
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Ce lundi midi, dans les prisons, la sirène a retenti, et un message a été diffusé via tous les talkie-walkies des agents. Les membres du personnel pénitentiaire ont cessé toute activité, et se taire, pendant une minute. |
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20 AVRIL 2015 NOUVELLES DE FRANCE
. Extrait d’une lettre signée par JACK LANG, en tant que PRÉSIDENT DE L’INSTITUT DU MONDE ARABE, le 18 novembre dernier : . «les aumôniers musulmans qui interviennent dans les maisons d’arrêt ou les centre pénitenciers sont défavorisés par rapport aux aumôniers des autres religions, tant sur le plan statutaire que sur le plan quantitatif. Ils sont moins nombreux, alors que l’on estime qu’en moyenne les détenus de culture musulmane représentent près de deux-tiers de la population carcérale |
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22 JANVIER 2015 LE POINT
. «Jusqu'en septembre 2014, avant l'entrée en vigueur de la réforme pénale de CHRISTIANE TAUBIRA, les personnes assujetties à un SME devaient obligatoirement obtenir «l'autorisation du juge de l'application des peines» avant d'envisager «tout déplacement à l'étranger». Ce n'est plus le cas depuis le 1er octobre 2014. La loi de la GARDE DES SCEAUX a fait en sorte que cette obligation ne soit plus «automatique». Désormais, le condamné placé sous SME n'a plus besoin que d'«informer préalablement» son juge de «tout déplacement à l'étranger». . Les voyageurs pour la SYRIE n'ont plus besoin de prévenir le juge avant de prendre leur billet. Toujours pas de démission du côté de la PLACE VENDÔME ? |
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TERRORISME ET PRISON
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14 JUIN 2018 20MINUTES /
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Une surveillante est prise en otage par un détenu à la prison de VILLENAUXE-LA-GRANDE, dans l’AUBE depuis 8h30 ce jeudi, a annoncé la DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE dans un communiqué.
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Le preneur d’otage est un délinquant condamné en correctionnelle. Il n’est pas incarcéré pour des faits de terrorisme, assure le ministère, qui confirme que le détenu n’est pas radicalisé.
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CELLULE DE CRISE ACTIVÉE
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«Une cellule de crise est activée à la DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE DU MINISTÈRE DE LA JUSTICE, ainsi qu’à l’établissement, où elle est présidée par la sous-préfète de NOGENT-SUR-SEINE», indique le communiqué.
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Les ÉQUIPES RÉGIONALES D’INTERVENTION ET DE SÉCURITÉ (ERIS) de PARIS et STRASBOURG sont arrivées sur place.
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1 JUIN 2018 20 MINUTES /
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* Trois voitures et un scooter d’agents pénitenciers ont été incendiés.
* On aperçoit sur les images de vidéosurveillance une dizaine de personnes cagoulées.
* L’enquête a été confiée au COMMISSARIAT DE L’HAŸ-LES-ROSES (VAL-DE-MARNE).
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L’incident est pris particulièrement au sérieux par l’administration pénitentiaire. Dans la nuit de mercredi à jeudi, une dizaine d’hommes cagoulés ont incendié trois voitures et un scooter appartenant à des surveillants pénitenciers, dans l’enceinte de la PRISON DE FRESNES, dans le VAL-DE-MARNE. Selon les premiers éléments de l’enquête, les véhicules étaient stationnés au pied des logements dédiés au personnel et à leur famille. «C’est la première fois qu’un tel acte de malveillance se produit sur le domaine de l’établissement», confie à 20 MINUTES une source au sein de l’administration pénitentiaire.
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Les images de vidéosurveillance, transmises au COMMISSARIAT DE L’HAŸ-LES-ROSES, en charge de l’enquête, montrent un petit groupe organisé, visiblement déterminé à détruire ces véhicules. Au-delà du préjudice matériel, ce sont les intentions de ce commando qui interroge. Ont-ils un lien avec un détenu en particulier ? Ont-ils spécifiquement visé certains membres du personnel pénitencier ? S’agit-il d’une simple provocation ? Pour l’heure, aucune piste n’est privilégiée, les quatre propriétaires des véhicules travaillent dans différents secteurs de la prison. Mais selon nos informations certains membres du personnel s’interrogent sur un possible lien avec une tentative d’évasion déjouée la semaine dernière par le renseignement pénitentiaire.
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«ON A PEUR POUR NOS FAMILLES»
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Dans ce contexte de grande tension, les surveillants craignent l’escalade. «Le sentiment d’insécurité est grandissant, aujourd’hui on a également peur pour nos familles», s’émeut FRÉDÉRIC GODET, DÉLÉGUÉ À FRESNES DU SYNDICAT UFAP-UNSA PÉNITENTIAIRE. Et de rappeler qu’en 2015, un surveillant avait été menacé avec une arme devant chez lui. Un travail de sécurisation du domaine en cours, des panneaux de trois mètres sont en train d’être installés tout autour du parc pénitencier mais pour l’heure certaines zones ne sont protégées que par un petit muret. «Il faut que la sécurisation du site aille plus vite, les gens ne peuvent pas rester dans ces conditions», poursuit le délégué syndical.
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Les bandes de vidéosurveillance ont été transmises aux enquêteurs. Démarre désormais un long travail de recoupements pour tenter d’identifier les individus cagoulés. Comme c’est le cas dans ce genre d’affaires, les enquêteurs travailleront sur les différentes images à disposition pour tenter de mettre en lumière des signes distinctifs des personnes impliquées. En attendant, l’administration pénitentiaire réfléchit à un dédommagement financier des propriétaires des véhicules incendiés.
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21 JANVIER 2018 L'EXPRESS /
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LE SYNDICAT FO PÉNITENTIAIRE CONTREDIT LA VERSION OFFICIELLE : L’ATTAQUE AU COUTEAU COMMISE VENDREDI PAR UN DÉTENU CONTRE DEUX SURVEILLANTS REVÊT UN CARACTÈRE TERRORISTE. L’AGRESSEUR AURAIT CRIÉ «ALLAH AKBAR».
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En une semaine, les agressions de détenus contre des surveillants se sont multipliées dans les prisons de FRANCE. Sans pour autant que les motivations et les profils des auteurs se ressemblent. A VENDIN-LE-VIEIL (PAS-DE-CALAIS), la justice a estimé qu’il s’agissait d’un acte terroriste, commis par un détenu armé et déjà condamné pour terrorisme. A MONT-DE-MARSAN (LANDES) et TARASCON (BOUCHES-DU-RHÔNE), à l’inverse, les agressions ont été qualifiées d’infractions de droit commun : les auteurs étaient «seulement» suivis pour radicalisation, ils ont agi à mains nus et ils cherchaient à obtenir un transfert vers un autre centre de détention.
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L’attaque vendredi à la prison de BORGO (HAUTE-CORSE) fait beaucoup plus débat. Âgé de 28 ans, MORAD A. a agressé au couteau deux gardiens, blessant grièvement l’un à la gorge et l’autre plus légèrement. Cet homme signalé pour radicalisation s’est ensuite retranché dans une cellule et a été interpellé en compagnie de trois autres détenus, possiblement des complices. Tous les quatre sont toujours en garde à vue ce samedi.
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«ON ESSAYE DE CACHER LES CHOSES POUR NE PAS AFFOLER LES GENS»
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L’enquête est pour l’heure menée sous le régime du droit commun par le parquet de BASTIA. Ce qui irrite le syndicat FO pénitentiaire qui y voit, au contraire, «un attentat de détenu radicalisé», et non une simple «agression». «Je crois qu’on essaye de cacher les choses pour ne pas affoler les gens mais il faut informer les gens», s’est indigné ce samedi RAPHAËL BARALLINI, son délégué régional à Borgo, au micro de FRANCE INFO. Le syndicaliste s’appuie sur plusieurs éléments : l’agresseur aurait crié «Allah Akbar» au moment de se jeter sur les surveillants, aurait noué autour de ses épaules «un drapeau» et aurait reçu des «embrassades sur le front» de ses complices une fois le forfait accompli. En clair, le syndicat voit une préméditation certaine et un contexte religieux dans cette. attaque.
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19 JANVIER 2018 PARIS MATCH /
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APRÈS L’AGRESSION DE TROIS D’ENTRE EUX PAR UN DÉTENU DE VENDIN-LE-VIEIL, LES SURVEILLANTS DE PRISON SE RÉVOLTENT.
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«Avant, chaque matin, j’avais peur de trouver un gars pendu dans sa cellule. Vous savez ce que je redoute aujourd’hui ? Qu’on m’égorge, qu’on me décapite, qu’on me plante une lame dans le dos. Au nom de l’ISLAM et de DAECH. Tous les jours, en allant travailler, j’ai cette peur qui me bouffe le ventre» BERNARD n’est pas le seul, jure-t-il, à craindre pour sa vie. «A l’intérieur [le mot pudique pour dire prison], l’état de guerre… c’est puissance dix» Alors ils sont de plus en plus nombreux à démissionner, parfois après dix ou douze ans d’ancienneté. Malgré les affiches qui fleurissent dans les couloirs du métro – «Fier de servir la justice» au-dessus du portrait d’un surveillant au regard aussi bleu que son uniforme –, l’administration peine à recruter, et près de 40 % des admis renonceraient au terme de la première année.
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En prison, «imposer sa loi» se dit «tenir la taule». C’est le secret de la tranquillité, mais ça demande de la puissance. Les Corses ont longtemps dominé la cour, comme on le voit dans «Un prophète» d’AUDIARD, mais les fondamentalistes les ont détrônés. «Les uns et les autres appliquent la même technique de «pêche», raconte un officier du renseignement. « Les radicaux dealent le shit quatre fois plus cher «à l’intérieur» que dehors. Leur profit ? Jusqu’à 10 000 euros par mois. Ce qui leur permet d’accumuler les appareils électroniques, la nourriture, les produits d’hygiène. Ils offrent leur butin aux plus vulnérables, aux détenus fragiles, isolés, qui leur deviennent redevables, et le piège se referme»
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KADER, un minot marseillais, petit et maigre, n’est libre que depuis quelques semaines. Il était tombé pour vols et deal de shit. Quand il me parle, sa jambe s’agite de soubresauts nerveux. «En prison, il faut survivre. Ça veut dire dormir sereinement, manger à sa faim. Pour ça, tu dois te rapprocher d’un camp. Sinon, au mieux, tu souffres. Au pire, tu crèves. Quand j’ai été incarcéré aux BAUMETTES [il baisse soudain la voix comme s’il avait peur qu’on l’entende], les barbus m’ont offert protection et téléphone portable… contre les cinq prières par jour. Je n’étais pas pratiquant, mais j’ai obéi. J’ai lu leur CORAN, porté la djellaba, arrêté la musique dans la cellule, pris ma douche en caleçon. J’avais une vie pieuse, parce que c’était le seul moyen d’avoir la paix. On fait tous pareil, même les catholiques ! Un jour, ils m’ont demandé si j’étais prêt à faire le DJIHAD. Ils disaient qu’ils pouvaient m’aider à organiser une action violente à l’extérieur. Ou à l’intérieur…»
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VAL-DE-MARNE : UN DRONE SURVOLE LA PRISON DE FRESNES DONT LE QUARTIER DES DÉTENUS ISLAMISTES
31 OCTOBRE 2017 LE PARISIEN /
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Dans la nuit de lundi à mardi, un drone a survolé pendant 45 minutes trois quartiers de la prison de FRESNES (VAL-DE-MARNE) dont ceux des détenus islamistes.
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Le drone est resté en vol stationnaire au-dessus des quartiers «évaluation de la radicalisation», «terrorisme islamiste», et «isolements». Mais il a aussi fait des allers-retours. Un drone a été repéré dans la nuit de lundi à mardi à la PRISON DE FRESNES. L’appareil n’a pu être intercepté et personne n’a été interpellé.
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Il est 1 h 25 quand un surveillant détecte depuis son mirador un drone volant à près de 100 m d’altitude. Il parvient à le distinguer car des lumières blanches sont visibles à chacune des extrémités de l’appareil. La police est aussitôt appelée. La brigade anti-criminalité de L’HAŸ-LES-ROSES se rend aussitôt sur place. Les policiers repèrent à leur tour l’engin. Mais à 2 h 10, le drone disparaît.
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10 OCTOBRE 2017 BFMTV /
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Deux hommes de 22 et 28 ans, détenus à la PRISON DE FRESNES, pour des délits de droit commun, ont été mis en examen en fin de semaine dernière pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».
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Les contours de leur projet restent encore flous mais DEUX DÉTENUS DE LA PRISON DE FRESNES, CONSIDÉRÉS COMME RADICALISÉS, ÉTAIENT BIEN DÉTERMINÉS À PASSER À L'ACTE À LEUR SORTIE. Une sortie de prison qui devait intervenir dans les tous prochains jours, dès mardi pour l'un d'eux. Connus pour être proches de la mouvance islamiste, les deux hommes ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste». Ils ont été placés en détention provisoire, repoussant ainsi leur sortie de prison.
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QUI SONT LES DEUX SUSPECTS
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Les deux hommes soupçonnés d'avoir fomenter un attentat sont un Français de 22 ans et un Camerounais de 28 ans. Ils étaient incarcérés à la PRISON DE FRESNES, en RÉGION PARISIENNE, pour des délits de droit commun. L'un avait été condamné pour une tentative de meurtre, le second pour braquage. Lors de sa garde à vue, le ressortissant camerounais, qui a par ailleurs salué «ses frères tueurs du BATACLAN», a reconnu projeter un attentat.
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Les deux suspects s'étaient radicalisés en prison. Le détenu camerounais était considéré comme l'un des leaders de la mouvance islamiste à FRESNES et avait été placé à l'isolement il y a quelques temps dans L'UNITÉ DÉDIÉE DITE DE DÉRADICALISATION qui était expérimentée à FRESNES. Après six mois d'expérimentation, ce dispositif va être abandonné par le gouvernement.
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QUELLES ÉTAIENT LES CIBLES DE CET ATTENTAT DÉJOUÉ
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Si les deux suspects comptaient passer à l'acte rapidement après leur sortie de prison, leur projet n'était pas réellement abouti. Différentes cibles, à l'extérieur de l'établissement, étaient envisagées. Il semblerait que les deux hommes voulaient s'attaquer aux forces de l'ordre. Parmi les hypothèses évoquées par les suspects : des surveillants pénitentiaires, des policiers, une prise d'otage ou encore un mitraillage.
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Ce projet d'attentat se voulait de grande ampleur. Les deux hommes avaient pour ambition de recruter d'autres membres dans d'autres établissements pénitentiaires.
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«Ces deux islamistes radicaux voulaient monter un groupe de combattants avec la volonté de monter en puissance par le biais de diverses actions, à l'extérieur de la prison, ciblant entre autres des policiers et des surveillants de prison», a indiqué une source proche de l'enquête.
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COMMENT ONT-ILS ÉTÉ REPÉRÉS ?
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Les deux hommes faisaient l'objet d'une surveillance discrète de la DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE (DGSI) après la découverte dans une cellule de documents appelant au JIHAD. Des écoutes ont alors été mises en place sur le téléphone que possédait le détenu. Les investigations ont permis d'établir que le détenu était en contact avec un personne située en zone irako-syrienne.
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«Nous faisons un effort tout à fait considérable sur le renseignement pénitentiaire avec là encore création d'emplois, sur le travail avec les surveillants parce que se sont eux les premiers agents de la lutte contre la radicalisation», détaille NICOLE BELLOUBET, LA MINISTRE DE LA JUSTICE, sur EUROPE 1.
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LA PRISON, UN FOYER DE RADICALISATION
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Les syndicats de surveillants pénitentiaires réclament aujourd'hui des établissements spécialisés accueillant uniquement des détenus radicalisés. Car depuis quelques années, et notamment les attentats de CHARLIE HEBDO en janvier 2015, le nombre de dossiers de personne radicalisée en prison a été multiplié par 7. Actuellement, on compte 1.200 détenus radicalisés sur les 69.126 que comptent les prisons françaises.
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Désormais les unités dédiées, sensées éviter le prosélytisme religieux, ont été remplacées par des QUARTIERS D'ÉVALUATIONS DE LA RADICALISATION (QER). Pendant plusieurs mois, la dangerosité des détenus est évaluée par les services pénitentiaires, par des psychologues. Actuellement, trois prisons sont dotées d'un QER : FLEURY-MÉROGIS, OSNY et FRESNES.
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17 OCTOBRE 2017 BREIZ /
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Le 11 octobre, en présence des ERIS qui sont l’équivalent du GIGN dans la pénitentiaire, 8 cellules de la maison d’arrêt de NANTES ont été inspectées. Pour 16 détenus, 15 portables ont été retrouvés ainsi que de la résine de cannabis, des clés USB, une centaine d’euros etc…Que des produits évidemment interdits en détention.
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Ces découvertes ont suscité l’indignation de FO-PÉNITENTIAIRE qui s’est élevé une fois de plus contre le manque de moyens dans les prisons d’«éradiquer la prolifération des téléphones portables» et l’isolation des surveillants face à l’insécurité grandissante : «alors que nos politiques jouent les vierges effarouchées quand ils apprennent que l’on peut préparer des attentats depuis sa cellule (sans parler des commerciaux qui continuent de faire prospérer leur commerce ou de menacer leurs victimes), ils feraient mieux de se poser les bonnes questions et d’avoir un peu de courage».
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En 2014 déjà, NOTRE ENQUÊTE SUR LES PRISONS BRETONNES démontrait une aggravation de la situation interne après la suppression des fouilles intégrales systématiques au retour des parloirs en 2009 ; tout et n’importe quoi entre dans les prisons, où les DÉCOUVERTES STUPÉFIANTES se multiplient tant aux PARLOIRS que dans les CELLULES. Les saisies de portables ont explosé, passant de 27.520 en 2014 sur l’ensemble de la FRANCE à 33.521 en 2016.
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Sans oublier ceux qui ont des ordinateurs – autorisés et donc privés d’INTERNET – mais qui branchent dessus des clés 3G ou 4G entrées clandestinement. En 2015, un détenu corse d’une prison francilienne ESTIMAIT QUE 70 À 80% DE SES CODÉTENUS AVAIENT DES PORTABLES, ET UN QUART D’ENTRE EUX INTERNET.
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NOUS AVONS INTERVIEWÉ WILLIAM COZIC, DÉLÉGUÉ FO-PÉNITENTIAIRE POUR LES PRISONS DE NANTES.
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BREIZH INFO : Bonjour WILLIAM COZIc, les services de la Pénitentiaire ont encore fait des découvertes stupéfiantes. Et éloquentes. Quelle est votre réaction ?
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WILLIAM COZIC : Ça devient normal. Mais c’est surtout lamentable.
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BREIZH INFO : 16 détenus, 15 téléphones, qu’est-ce que ça vous inspire ?
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WILLIAM COZIC : En gros presque tous les détenus ont un téléphone maintenant. On ne peut plus s’étonner qu’ils puissent préparer des attentats, ou que les mesures de contrôle judiciaire et de séparation des prévenus – pour éviter qu’ils ne s’arrangent sur leur défense – ne soient plus opérantes.
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BREIZH INFO : Dans le monde politique, des voix s’élèvent pour autoriser les téléphones portable aux détenus, au motif qu’on ne peut leur interdire décemment de n’avoir aucun contact au quotidien avec leur famille ou leurs proches notamment.
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WILLIAM COZIC : Ce sont des foutaises, il y en a très peu qui appellent papa ou maman ou leur petite copine. Ce sont des arguments à faire gober à l’opinion, mais ça ne correspond pas à la réalité. Les téléphones leur servent essentiellement pour leurs trafics, ou pour faire pression sur leurs victimes. Ou pour faire des vidéos, aller sur les réseaux sociaux etc. Si on autorise les téléphones, ils seront en mode bridé, sans INTERNET notamment. Ils continueront à en faire rentrer pour avoir toutes les fonctionnalités et pouvoir continuer leurs trafics.
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BREIZH INFO : Certains établissements ont été équipés de brouilleurs. Est-ce que ça fonctionne ?
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WILLIAM COZIC : Dans certaines zones il y en a, mais les prisons sont souvent situées près des villes, où il y a donc le meilleur réseau et l’accès à la technologie. Nous, on a des brouilleurs 2G ou 3G et eux sont déjà à la 4G, donc ils sont partiellement inopérants.
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BREIZH INFO : Les découvertes croissantes de stupéfiants peuvent étonner. Dans l’imaginaire collectif, la prison est un lieu d’encadrement strict où la loi s’applique dans toute sa rigueur. Comme nous l’écrivions en 2014, la réalité est que la prison ne fait peur qu’aux honnêtes gens…
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WILLIAM COZIC : A chaque fois qu’il y a des chiens aux parloirs on fait des découvertes exceptionnelles en effet. Et on a aussi, particulièrement depuis six mois, un gros problème de projections.
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BREIZH INFO : DES GENS AVAIENT ÉTÉ POURTANT ARRÊTÉS LE LUNDI DE LA PENTECÔTE pour avoir jeté des choses par-dessus les murs de la prison, notamment 91 grammes de drogue, 11 téléphones et un couteau qui avaient été récupérés dans le chemin de ronde ?
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WILLIAM COZIC : Ça continue. Cinq fois par semaine, au moins, on a des projections qui arrivent jusque dans les cours de promenade. Puis c’est remonté dans les cellules par les yoyos [fils avec lesquels les détenus passent denrées et marchandises diverses de cellule en cellule – refuser de le transmettre CATALOGUE D’EMBLÉE LE PRISONNIER PARMI LES «VICTIMES» À LYNCHER] et quand on fouille les détenus de retour de promenade, ça ne sert plus à rien, tout a disparu et a été planqué.
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BREIZH INFO : Et si vous les fouillez sur place, dans la cour ?
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WILLIAM COZIC : C’est un coup à avoir une émeute à coup sûr, donc on évite.
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BREIZH INFO : Vous avez aussi trouvé de l’argent. A quoi peut-il servir ?
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WILLIAM COZIC : A alimenter les trafics, acheter de la drogue, des téléphones. C’est plus cher que dehors, mais j’ignore les tarifs [un ex-détenu répond sur un forum de jeunes en 2016 : «téléphone facile a avoir 40€ le normal et a partir de 100€ le tel avec INTERNET mais ya souvent des fouilles donc tu prends des risques». Selon un trafiquant de la PRISON DE GASQUINOY, UN JOINT VAUT 6 €, UNE BOUTEILLE DE VIN 40 À 50€, UNE BOUTEILLE D’ALCOOL FORT VERS 150€]
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BREIZH INFO : Est-ce qu’il y a eu des agressions de surveillants récemment ?
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WILLIAM COZIC : Non, la situation générale est globalement calme, il n’y a pas eu d’agressions récemment. A l’EPM il y a 40 détenus, dont plusieurs dans des affaires criminelles mais c’est calme aussi.
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BREIZH INFO : Vous manque-t-il des postes en ce moment ?
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WILLIAM COZIC : Au niveau des surveillants, on est presque à l’effectif théorique, c’est bien. Même s’il faut en retrancher 20 ou 30 surveillants pour arriver à l’effectif disponible en pratique. En revanche pour l’encadrement il y a eu six départs en retraite qui n’ont pas été remplacés, ça fait autant de postes qui manquent.
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BREIZH INFO : Quelle est la réaction de votre direction ou des politiques à vos découvertes ?
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WILLIAM COZIC : Notre direction s’en fout et les politiques s’en tamponnent la nouille. Et nous, on est seuls sur le terrain.
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10 OCTOBRE 2017 SUD RADIO /
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Quelques jours après qu'un attentat, fomenté depuis la PRISON DE FRESNES, a été déjoué, les surveillants pénitentiaires alertent sur le phénomène de radicalisation, omniprésent dans le système carcéral.
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Dans les récents attentats perpétrés sur le territoire français, la case prison fait souvent partie du parcours des assassins. L'exemple de l'attentat déjoué, qui avait été préparé depuis l'intérieur des murs de la PRISON DE FRESNES, pose une nouvelle fois la question de la radicalisation dans le système carcéral. Les surveillants pénitentiaires affirment que, désormais, dans les prisons, ce sont les prêcheurs islamistes qui tirent les ficelles et qui attirent les détenus dans leurs filets fanatiques.
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Selon eux, la conversion à l'ISLAM est quasiment imposée aux nouveaux détenus, qui acceptent bien souvent, «soit pour se protéger, soit parce qu'on va leur donner de la nourriture», explique ainsi EMMANUEL BAUDIN. «J'ai le souvenir de détenus qui, pour être tranquilles, jouaient le rôle, se laissaient pousser la barbe, faisaient le RAMADAN».
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Les politiques ont pensé qu'en donnant toujours davantage, on achèterait la paix sociale
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Surveillant pénitentiaire depuis 15 ans, il avoue n'avoir, aujourd'hui, plus aucune autorité sur les détenus : «Les obliger à se lever le matin, par exemple, à aller à l'école, à apprendre à lire et à écrire, à faire un travail. Aujourd'hui, un détenu, s'il ne veut pas se lever le matin, il ne se lève pas»
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Sans outil législatif supplémentaire, il ne peut pas les contraindre. Selon lui, tous les gouvernements qui se sont succédé ont détruit, petit à petit, le pouvoir des surveillants : «Les politiques ont pensé qu'en donnant toujours davantage, on achèterait la paix sociale. Simplement, aujourd'hui, on est face au mur et on voit bien que cette insécurité qui règne au sein de nos détentions sont un terreau propice pour la radicalisation d'un certain nombre qui, pour se protéger, vont se rapprocher de ces groupes qui prêchent un islam radical»
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Afin de restreindre cette contagion djihadiste, certains syndicats souhaitent que les détenus radicalisés soient placés à l'isolement. Pour YOHAN KARRAR, SURVEILLANT À FRESNES, un délinquant qui rentre pour simple vol a tous les risques de ressortir terroriste : «Il faut arrêter de se voiler la face, les prisons sont devenues des fabriques à djihadistes. On est arrivé à un point où la prison n'est pas du tout punitive. La prison n'est là que pour restreindre la liberté des gens, mais à côté de ça, cette personne a tous les droits d'un citoyen lambda : le droit de regarder la télé, le droit d'écrire, le droit de téléphoner...»
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ON SAISIT RÉGULIÈREMENT, DANS LES DÉTENTIONS, DES CLÉS USB AVEC DES SCÈNES DE DÉCAPITATION
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Les portables, bien qu'interdits, sont dans toutes les cellules et servent à répandre le cancer du DJIHAD. «Les détenus ont tous des téléphones 4G et suivent, sur YOUTUBE, les événements, les décapitations. On saisit régulièrement, dans les détentions, des clés USB avec des scènes de décapitation», reconnaît YOHAN KARAR.
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Pour EMMANUEL BAUDIN, le métier de surveillant pénitentiaire est «de plus en plus difficile, parce qu'il y a 15 ans, on les voyait se transformer physiquement. Aujourd'hui, ce n'est plus du tout le cas. Ils se fondent dans la masse, donc c'est davantage de travail de renseignement à faire»
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Ce renseignement pénitentiaire, créé en avril 2017, est encore en construction, mais c'est cette cellule spéciale qui a permis d'empêcher le projet d'attentat des deux prisonniers de FRESNES. En revanche, d'après EMMANUEL BAUDIN, SURVEILLANT PÉNITENTIAIRE ET SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SNP-FO, la lutte contre la radicalisation est inutile pour certains détenus : «Je prends l'exemple de celui qui a fait sauter le métro SAINT-MICHEL en 1995. Ce garçon est toujours en prison, il ne sortira jamais. Il prêche un ISLAM radical, il essaie d'endoctriner plein de monde. On le change de prison régulièrement, mais il est en détention normale. Peut-être qu'il faut se dire, à un moment, que ce genre de personnages sont perdus et les isoler, les mettre sur un établissement spécifique, où ils ne seront qu'avec ce même type de détenus évitera un phénomène de contamination. Oui, il y a des gens qui sont malheureusement perdus pour la société. Je pense qu'il faut, à un moment, l'admettre»
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À PROPOS DES VICTIMES DES ATTENTATS DE PARIS : MINUTES DE SILENCE DEMANDÉES DANS LES PRISONS
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17 NOVEMBRE 2015 L'EXPRESS
. ...Contactée par L'EXPRESS, la direction de la prison a indiqué ne «pas être disponible pour le moment» et n'a donc ni infirmé ni confirmé l'information. . Mais si L'EXPRESS n'est pas en mesure d'authentifier la vidéo, YOAN KARAR, surveillant pénitentiaire et délégué syndical FO à la PRISON DE FRESNES nous confirme que la minute de silence «a bien été huée». Il nous précise également que la vidéo a bien été prise «de l'intérieur de la maison d'arrêt».
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... Toutefois, le délégué syndical s'inquiète de la radicalisation des détenus à la PRISON DE FRESNES. Selon lui, elle «augmente avec le temps». «Il y a toujours eu des mouvances dans les prisons. Mais là, c'est plus compliqué à gérer», explique YOAN KARAR, citant par exemple «de plus en plus» d'appels à la prière.
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17 NOVEMBRE 2015 LA VOIX DU NORD
. Une minute de silence a eu lieu ce lundi à 12 heures dans les prisons de la région. ALAIN JÉGO, directeur interrégional des services pénitentiaires, précise : «Ces minutes de silence étaient destinées au personnel, pas aux détenus» . Vendredi soir, dans les coursives des bâtiments hommes de la maison d’arrêt de SEQUEDIN, des cris de joie et des applaudissements ont retenti. «On croyait que la FRANCE avait marqué un but contre l’ALLEMAGNE, témoigne un surveillant de service ce soir-là, mais non. C’étaient des réactions à l’annonce des ATTENTATS DE PARIS...» . À VENDIN-LE-VIEIL, c’était pareil. «Malheureusement on a quand même pas mal de détenus radicalisés sur la centrale, témoigne GRÉGORY STRZEMPEK, délégué du syndicat pénitentiaire UFAP local. On en a deux ou trois qui ont eu, suite à tout ça, des propos pro-DAECH. Il y en a même un qui voulait couper ma tête ! Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse contre des gens dont le but est de mourir pour DAECH ?»
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Ce lundi midi, dans les prisons, la sirène a retenti, et un message a été diffusé via tous les talkie-walkies des agents. Les membres du personnel pénitentiaire ont cessé toute activité, et se taire, pendant une minute. |
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20 AVRIL 2015 NOUVELLES DE FRANCE
. Extrait d’une lettre signée par JACK LANG, en tant que PRÉSIDENT DE L’INSTITUT DU MONDE ARABE, le 18 novembre dernier : . «les aumôniers musulmans qui interviennent dans les maisons d’arrêt ou les centre pénitenciers sont défavorisés par rapport aux aumôniers des autres religions, tant sur le plan statutaire que sur le plan quantitatif. Ils sont moins nombreux, alors que l’on estime qu’en moyenne les détenus de culture musulmane représentent près de deux-tiers de la population carcérale |
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22 JANVIER 2015 LE POINT
. «Jusqu'en septembre 2014, avant l'entrée en vigueur de la réforme pénale de CHRISTIANE TAUBIRA, les personnes assujetties à un SME devaient obligatoirement obtenir «l'autorisation du juge de l'application des peines» avant d'envisager «tout déplacement à l'étranger». Ce n'est plus le cas depuis le 1er octobre 2014. La loi de la GARDE DES SCEAUX a fait en sorte que cette obligation ne soit plus «automatique». Désormais, le condamné placé sous SME n'a plus besoin que d'«informer préalablement» son juge de «tout déplacement à l'étranger». . Les voyageurs pour la SYRIE n'ont plus besoin de prévenir le juge avant de prendre leur billet. Toujours pas de démission du côté de la PLACE VENDÔME ? |
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